On était le 24 octobre. Duncan et Méthos, comme très souvent d’ailleurs prenaient un verre au blue’s bar. Le temps quasi hivernal incitait les gens à venir se réchauffer et le bar était presque plein. Sans compter qu’il avait une certaine réputation concernant la bonne musique. Joe, qui finit par avoir un moment de répit s’approcha des deux immortels.
- Au fait les gars, vous faites quoi la semaine prochaine ? demanda le barman.
- Plus précisément ? demanda Méthos.
- Le 31. Vous vous rappelez que c’est Halloween.
- On est en France Joe, dit Duncan.
- Et depuis pas mal d’année maintenant les français fêtent Halloween, même si c’est plus à but commercial, concéda le guetteur.
- Et ? demanda Méthos qui ne voyait toujours pas où il voulait en venir.
- Et je comptais moi aussi organiser un petit truc histoire de changer et de marquer le coup, après tout je suis américain, dit Joe tournant toujours autour du pot.
- Un truc comme quoi ?
- Soirée déguisée. Seule condition d’accès à ce lieu ce soir là !
Méthos se tourna vers Mac et lui dit :
- Tu fais quoi le 31 ? Parce que si tu es libre, je t’invite au resto !
- J’en étais sûr, s’exclama Joe. Quand il s’agit de se mouiller un tant soit peu… Entre un qui passe son temps à se défiler et l’autre qui ne pense qu’à son honneur ! Vous êtes lugubre, messieurs !
La tirade de Joe surprit les deux immortels et surtout les vexa.
- Si y’a que ça, dit Mac, je vais bien trouver un costume !
- Pas de problème, je dois bien avoir une ou deux vieilleries qui trainent, renchérit Méthos.
- Ah non, si vous participez c’est selon les règles ! Il ne doit s’agir que de personnages connus et morts, Halloween oblige. Et pour éviter les doublons pendant la soirée….
Joe sortit un sac de dessous le comptoir.
- Il y a ici tous ceux auxquels j’ai pensé et qui ne sont pas déjà pris !
Les deux immortels se regardèrent, hésitant.
- J’en étais sûr, dit Joe. Dès que ça vous échappe et que vous ne contrôlez pas tout, c’est fini, y’a plus personne. Vous devez sacrement vous ennuyer si vous n’êtes pas capable de la moindre fantaisie !
- Donne ! dit Mac.
- Non, laisse tomber. Il s’agit d’un jeu, Mac, rien de plus. Si le personnage ne te plait pas tu vas vouloir en changer ou simplement ne pas venir ? Je crois que si tu tires un nom et que je ne te vois pas le 31 je serai encore plus déçu que si tu ne fais rien.
Duncan fut carrément piqué au vif.
- Donne ! insista t-il. Quoi qu’il arrive, je serai là et en costume. Tu as ma parole, Joe.
- Méthos ? demanda Joe.
L’ancien hésita, mais il se sentait acculé. Si en général, les grandes tirades sur l’honneur ne le concernaient pas, tant qu’il gardait sa tête, en l’occurrence il ne s’agissait que d’un jeu. Et si Mac acceptait le défi, il n’y avait pas de raison pour qu’il n’en fasse pas autant. Il acquiesça d’un mouvement de tête.
Joe tendit le sac à Mac qui y prit un bout de papier, puis ce fut le tour de Méthos.
L’écossais regarda le nom inscrit et son visage se décomposa. Méthos jubila intérieurement en voyant la tête de son ami avant de lui-même regarder le nom de son futur déguisement. Il cessa de respirer et espéra que Mac se défilerait, histoire qu’il puisse en faire autant sans perdre la face. Joe leur demanda à voir les noms, histoire qu’ils n’aient pas l’intention de tricher. Le guetteur se contenta de sourire mais ne fit aucun commentaire.
- Alors Mac ? En qui vas-tu faire ton apparition ? demanda Méthos essayant de ne rien laisser paraître.
- Surprise ! lâcha Mac, mais le ton de la voix n’avait rien de joyeux. Et toi ?
- Et bien, tu verras ça dans une semaine !
Les deux immortels avaient décidé de se retrouver à la péniche avant de débarquer chez Joe. Chacun des deux voulaient éviter la réaction de l’autre au milieu du bar, la situation étant déjà assez humiliante comme cela. Lorsque Méthos descendit de sa voiture, il se tordit le pied sur les pavés et c’est un boitant qu’il gagna l’intérieur de la péniche. Le sentant arriver, Mac se précipita pour enfiler un peignoir sur son déguisement.
Lorsque Méthos commença à descendre les trois marches qui menaient à l’intérieur, Mac poussa un soupir de soulagement. Le tirage au sort n’avait pas été plus favorable à l’ancien qu’à lui-même. La perruque blonde ne laissa aucun doute à l’écossais et encore moins quand il vit les talons hauts et les bas malgré le manteau fermé jusqu’en haut. Méthos s’arrêta et se fit la même réflexion en voyant les couettes du Highlander.
- Je crois qu’on s’est fait avoir, dit Méthos en enlevant son manteau.
Mac aurait voulu éclater de rire, mais sa propre situation n’était guère enviable. Méthos, perruque blonde, maquillage à outrance, talons « presque » aiguilles, et la mythique robe de Marilyn Monroe dans « 7 ans de réflexion ».
- Waouh ! s’exclama Duncan. Il ne manque plus que la bouche de métro !
- Et toi ? Judith Garland dans « Le magicien d’Oz », c’est bien ça ? demanda Méthos.
- C’est les couettes ? demanda Duncan en laissant voir la petite robe bleu sur le chemisier blanc à manches bouffantes, sans oublier les collants assez épais pour dissimuler les poils des jambes.
- Associées aux escarpins rouges, répondit l’ancien. Au moins toi, tu marches sur du plat.
- Je te propose un truc, on y va, on fait acte de présence et on revient ici aussi sec pour vider mon bar ! lança Duncan.
- Affaire conclue ! Et pour Joe, on fait quoi ?
Duncan regarda Méthos quelques instants puis répondit :
- La vengeance est un plat qui se mange froid ! Crois-moi, on finira bien par trouver un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Les deux immortels prirent la voiture de Mac pour rejoindre le bar, leurs manteaux serrés autour d’eux pour dissimuler au maximum leurs déguisements imposés. Tant qu’à se retrouver en jupe, Mac aurait préféré un kilt et Méthos n’avait jamais rechigné à porter une toge, qu’elle fut grecque ou romaine. Mais là !
Duncan tourna un moment autour du bar pour trouver un endroit où se garer, mais en vain. Non seulement c’était Halloween, mais on était un vendredi soir. En désespoir de cause, il se rabattit sur un parking sur les quais de Seine à quelques centaines de mètres du Blue’s Bar.
Le bar n’était pas au centre ville et ils virent peu de monde mais juste assez pour sentir certains regards peser sur eux. L’un comme l’autre baissait la tête, assez mal à l’aise et ruminant chacun une vengeance à l’égard du barman. Ils ne remarquèrent même pas le policier qu’ils croisèrent.
- Eh, une minute, s’il vous plait ! lança l’agent de police.
Méthos aurait volontiers continué sa route sans se préoccuper de l’importun, mais Mac, passablement énervé se retourna d’un bloc avant de constater l’uniforme de leur interlocuteur. Le policier resta saisi un moment. Deux femmes de cette taille ça l’avait intrigué, mais il ne s’était pas attendu à deux drag-queens.
- Heu… Mesdames…, balbutia le policier qui ne savait comment les aborder. Je vous rappelle que le racolage est interdit !
Méthos sentit toute la tension des dernières heures se relâcher et tenta tant bien que mal de ne pas éclater de rire. Mac croisa le regard de son ami et décida lui aussi de prendre ça à la rigolade. Il ouvrit son manteau et le policier put admirer à la lumière des lampadaires la tenue de Mac. Une petite fille de plus d’un mètre quatre vingt et avec les épaules d’un nageur de compétition.
- A votre avis, je peux me faire combien dans cette tenue ? demanda l’écossais au policier.
En plus du physique, la voix de ténor du Highlander prit l’agent de police au dépourvu. Avant qu’il ne puisse réagir, Mac ajouta :
- Jamais entendu parler d’Halloween ?
Méthos l’attrapa alors par la main et lui fit faire demi-tour pour gagner le bar en lui disant assez fort pour être entendu :
- Allez, viens ma puce. Quel vilain monsieur, s’en prendre comme ça aux petites filles !
Et les deux immortels s’en allèrent laissant le flic planté sur place, incapable de sortir un mot.
Les deux hommes pénétrèrent dans le bar en pensant enfin être à l’abri au milieu d’autres personnes déguisées. L’une des premières choses qui les frappa l’un comme l’autre fut l’abondance de costumes masculins. Ils purent reconnaître César, Napoléon, Einstein, Georges Washington… Il y avait aussi quelques personnages féminins comme Edith Piaf, Brigitte bardot, Cléopâtre, Jacky Kennedy dans son tailleur rose… Mais ce qui choqua les deux immortels fut que les personnages et ceux qui les représentaient étaient du même sexe, contrairement à eux. Après un regard entendu, ils se dirigèrent vers le comptoir, sous quelques sifflements et quolibets.
Joe les regarda approcher un grand sourire aux lèvres. Le barman était déguisé en Charlie Chaplin, costume noir, chapeau melon trop petit, moustache et bien évidemment, la canne.
- Tu peux rire, dit Méthos en s’asseyant au bar. Tu as le costume de l’emploi ce soir, tu es vraiment un charlot !
- Ben, j’ai p’t-être fait une erreur de sac, se défendit faussement Joe, y’en avait un pour les hommes et un pour les femmes... Allez, les mecs, un peu d’humour. Tombez les manteaux, quoi ?
Méthos fut le premier à enlever son imper et ensuite Mac. Joe n’y arriva pas, malgré toutes ses bonnes résolutions, il éclata de rire, puis avant que les deux immortels n’aient pu réagir il prit un appareil photo et se fit quelques clichés.
- Joe ! Qu’est-ce que tu comptes faire de ça ? s’affola Duncan.
- Faut bien que j’agrémente tes chroniques, non ? répondit le guetteur toujours hilare.
- JOE ! Il n’est pas question….
Méthos posa une main sur le bras de Mac et lui dit en gaélique, langue que Joe ne comprenait pas :
- N’oublie pas, la vengeance est un plat que se mange froid ! Mais je suis sûr qu’on va se régaler quand même !
Duncan se calma instantanément. De toute façon il y avait trop de monde dans le bar pour faire quoi que se soit. Joe leur servit à boire et les trois hommes trinquèrent ensemble. Voilà un Halloween qu’aucun des trois ne risquait d’oublier.
La soirée continua dans une ambiance plus détendue. Quelques clients virent taquiner nos deux immortels, mais ils prirent ça à la rigolade et entrèrent même dans le jeu. Pourtant après s’être pris une main au fesse en revenant des toilettes, et pas par une femme, Méthos décida de ne plus quitter son tabouret.
- Le premier qui essaye encore de tâter la marchandise, je le passe par le fil de l’épée et au sens propre du terme, dit-il à Joe. Un conseil, Mac, évite de te lever.
- Oh, moi tu sais, je ne risque pas grand-chose. Je suis légèrement moins sexy que toi. Au fait, t’as le sein gauche qui glisse, répondit Duncan l’air de rien.
- Crétin ! répondit Méthos en réajustant la prothèse mammaire incorporé à sa robe.
- Bon, les gars, j’espère que vous ne m’en voulez pas trop, dit soudain Joe. Mais au moins, dans un siècle ou deux, quand je ne serai plus là, vous serez obligés de vous souvenir de moi au moins une fois l’an, tous les 31 octobre !
- Tu sais que tu n’avais pas besoin de ça pour que l’on ne t’oublie pas, Joe, dit Mac avec gravité.
- Je l’espère bien, mais je préférais m’en assuré, répondit le guetteur en levant son verre.
Mais alors que les deux immortels allaient trinquer avec Joe, ils suspendirent leurs gestes. Le guetteur comprit immédiatement, il avait assez vu cette expression sur le visage de Mac pour savoir qu’un autre immortel n’était pas loin. Il tourna son regard vers l’entrée du bar en même temps que les deux autres. Il était difficile de se méprendre malgré le monde, l’homme arborait le costume du Général Lee, une main sur le pommeau de son épée qui pendait à son côté. Joe ne se rappelait pas avoir mis de personnage de la Guerre de Sécession dans son petit sac. L’homme les fixa un long moment puis il s’approcha d’eux.
- Duncan MacLeod ! lâcha l’inconnu en fixant le Highlander.
- Et à qui ai-je l’honneur ? demanda Mac.
- John Levenstone.
MacLeod ne reconnut pas ce nom, mais il se sentait plutôt mal à l’aise dans sa tenue de poupée, surtout à cet instant, même si son katana était dans son manteau près de lui. Méthos évita de regarder l’inconnu et de se faire remarquer, plongeant le nez dans sa bière. L’homme gardait le silence et Duncan commençait à s’impatienter.
- Je n’ai pas envie de me battre, à moins que vous ne soyez venu expressément pour moi ? demanda t-il à Levenstone.
L’homme hésita quelques secondes puis finit par répondre :
- Non. Je n’ai pas l’intention de vous combattre MacLeod… bien que cela ait été ma première idée…
Mac et Joe poussèrent un soupir de soulagement malgré la dernière remarque plus qu’énigmatique de l’homme. Mais il n’en avait pas fini. Il se tourna vers Méthos et décréta :
- C’est votre apprenti que je défie finalement !
Méthos manqua s’étouffer avec sa bière et toussa plusieurs fois, avant de se tourner vers Levenstone.
- Nous n’avons aucun contentieux ensemble à ce que je sache ? On ne se connaît même pas ? Alors pourquoi vous tenez à vous battre ? demanda Méthos.
- Parce qu’il ne doit en rester qu’un.
- Dans ce cas là, battons-nous ! dit soudain Duncan.
- Mac…, commença Méthos.
- Non, MacLeod. C’est moi qui ai lancé le défi… à moins que vous n’ayez pas enseigné à votre élève l’honneur des Highlands ? Mais on n’est pas à cinq minute près, je vais lui laisser le temps de finir sa dernière bière et je vais en prendre une moi-même d’ailleurs !
Joe hésita et Méthos lui fit un léger signe d’obtempérer. Ça lui laissera toujours un peu de temps. L’homme prit sa bière et s’éloigna du comptoir pour aller écouter les musiciens sur scène.
- Tu le connais ? demanda Mac à Joe.
- Non, mais je suis loin de tous les connaître. C’est toi mon immortel préféré ! En plus, je n’ai pas mon PC perso ici, avec tout ce monde, je n’ai pas voulu prendre le risque qu’on me le vole. Le temps que je retourne chez moi…
- Laissez tomber, lâcha Méthos. Comme je te l’ai déjà dis, tu ne peux pas te battre à ma place MacLeod.
- Il a avoué lui-même être venu pour moi à l’origine. Si tu n’avais pas été là… Je peux le retarder le temps que tu files par derrière et ensuite je m’occupe de lui, répliqua Mac.
- Duncan MacLeod du Clan MacLeod qui me demande de me défiler ! Cette soirée n’en finit pas en surprises.
- Tu veux vraiment te battre dans cette tenue ? demanda Duncan.
- Oh, tu sais, c’est pas la pire dans laquelle j’ai dû affronter un immortel, crois-moi.
Joe et Mac se regardèrent surpris puis se tournèrent vers l’ancien, curieux.
- Inutile, je ne vous dirais rien, dit Méthos devant leurs regards insistant.
John Levenstone posa son verre vide entre les deux immortels pour signifier qu’il était temps. Méthos finit sa bière d’un trait et enfila son manteau, imité par Duncan. L’autre ne fit aucun commentaire, sachant que MacLeod ne laisserait pas son apprenti seul, mais il connaissait aussi le sens de l’honneur du Highlander et savait qu’en cas de victoire, ce dont il ne doutait pas, l’écossais ne profiterait pas du Quickening pour lui prendre sa tête à son tour.
Joe confia le bar à ses serveurs et emboîta le pas aux trois immortels. Il se sentait plutôt responsable de cette situation, ayant obligé les deux immortels à être présent ce soir là et surtout dans des tenues inappropriées pour un combat.
Ils se dirigèrent vers les quais jusque sous un pont métallique, l’endroit le plus discret pour un duel. Quelques lumières disposées sous le tablier du pont pour éviter de transformer l’endroit en coupe-gorge éclairaient vaguement l’endroit. Joe et Mac étaient inquiets. Malgré ses 5000 ans l’immortel avait peu combattu ces derniers siècles et s’était encore moins entraîné.
Méthos prit son épée et enleva ses chaussures. Un combat en talons hauts aurait été une première mais aussi le meilleur moyen d’y laisser sa tête.
Le combat s’engagea et Levenstone porta la première attaque que Méthos para à la dernière seconde. Mac et Joe en eurent un frisson. Les autres attaques furent à mettre aussi au crédit de Levenstone. Méthos semblait un peu débordé et pas très assuré. Mac était furieux que Levenstone ait profité de leurs tenues peu appropriées pour les défier, et il était encore plus furieux de ne pas avoir pris les devant et l’avoir provoquer lui-même. Malgré tout Méthos résistait. Les deux combattants se rapprochaient du bord du quai et le son des lames s’entrechoquant se répercutait sous la voute du pont, faisant vibrer l’air.
Méthos lâcha son épée sous une nouvelle attaque de Levenstone. Celui-ci leva son arme pour achever son adversaire quand l’ancien lui balança son genou dans l’entre-jambe. Sous le coup de la douleur, Levenstone se recroquevilla et laissa retomber son bras. Il n’en fallut pas plus à Méthos pour récupérer son arme. Il asséna un premier coup du plat de sa lame sur la main de son adversaire qui fit tomber son arme et leva son épée pour le coup fatal, mais avant, il ne put s’empêcher de lâcher :
- Son apprenti, hein ! J’ai 5000 ans de plus que lui !
- 5000 ans ? s’étonna Levenstone. Méth….
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que sa tête volait jusque dans la Seine. D’un coup de pied Méthos y fit aussi basculer le reste de son corps, avant de sentir les prémices du Quickening.
Mac et Joe soufflèrent et laissèrent la tempête passer, les éclaires filer à travers le plus vieux des immortels pour finir par courir le long du tablier du pont faisant exploser une à une toutes les lumières.
Lorsque tout ce calma les deux spectateurs rejoignirent leur ami.
- Pas très orthodoxe, dit Mac en rendant ses chaussures à Méthos.
- Mais efficace. En plus c’est l’un des premiers gestes que l’on apprend dans un cours de self-défense pour femme ! répondit Méthos essoufflé. Zut, j’ai filé mes collants, rajouta t-il en remettant ses chaussures.
- Crois-moi, c’est pas le pire de tes problèmes ! s’exclama Mac.
- Quoi encore ? demanda l’ancien soudain inquiet.
- Si tu voyais ta tête ! T’as vraiment besoin d’un brush ! se moqua Duncan.
- Et toi tu as la couette de travers, renchérit Méthos en réajustant la perruque de son ami.
- Heu… les deux folles ! On pourrait peut-être s’en aller maintenant ? dit Joe. Je vous paye un verre !
- C’est bon Joe, dit Méthos. T’inquiète pas, on n’oubliera pas cet Halloween, mais tu vois, ce soir, la seule chose que j’ai envie de voir, c’est mon lit !
- On se tire, dit Mac.
Et les deux immortels regagnèrent leur voiture.
Une semaine plus tard sur la péniche.
Mac donna une bière à Méthos et le rejoignit sur le canapé. Celui-ci bidouillait l’ordinateur de l’écossais.
- C’est bon ?
- Normalement oui. J’ai fait toutes les manips sur l’ordi de Joe et j’ai mis 4 caméras en Wi-Fi à chaque coin du bar. Dès qu’il va connecter son PC, ce qu’il fait systématiquement quand il travaille, on aura une vue de la totalité du bar ! répondit Méthos.
- J’espère que notre petite invitation aura eu du succès, dit Duncan.
- Avec « premier verre offert ! », t’inquiète !
Vers 10 heures, les deux immortels purent voir arriver les premiers clients « particuliers » de Joe pour ce vendredi soir et surtout la tête du barman en gros plan.
Lors de sa petite plaisanterie et afin que Mac et Méthos n’ait pas trop de problème à trouver des robes à leur taille et des chaussures pour femme en 46 fillettes, il leur avait discrètement donné à chacun l’adresse d’un magasin « spécialisé ». Il s’agissait en fait d’une boutique pour transsexuels !
Après ce mémorable Halloween, Mac et Méthos était repassé à la boutique en question pour y déposer quelques invitations pour une soirée spéciale au « Blue’s Bar ».
- On n’aurait peut-être dû lui faire livrer une robe, histoire qu’il reste dans le ton ! dit soudain Mac.
- Et un peu de maquillage aussi, renchérit Méthos. Je le trouve bien pâle tout à coup !
- Et t’as pas tout vu ? J’ai laissé entendre au gérant ou gérante, je sais pas comment on doit dire, que Joe était juste… heu… un peu refouler.
Méthos éclata de rire rien que de penser à ce qui allait se passer.
- Dis ? T’enregistre au moins ? s’inquiéta soudain l’écossais.
- Comment tu crois qu’on va le faire chanter et récupérer nos photos sinon ? répondit Méthos sans quitter l’écran des yeux.