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Bien mal acquis… profite parfois !
Par Atalante
Défi FRM - mars 2010
- Bon sang, Mac ! Mais qu’est-ce que je suis sensé faire là ?
- Tu es… enfin, tu as été médecin, non ?
- Médecin, oui. Pas vétérinaire !
Méthos et Duncan se trouvaient sur une passerelle d’un vaisseau spatial vulcain. Ils dominaient un vaste hangar dans lequel une multitude de cages renfermaient chacune un couple d’animaux terriens. La planète Shlurb, colonie terrienne, avait demandé à la planète mère, la Terre, de lui envoyer des animaux, afin de monter un vaste parc animalier pour que les enfants qui grandiraient loin de la planète de leurs ancêtres puissent en connaître une partie, même infime.
Les vulcains étaient les seuls à posséder des vaisseaux assez grands pour ce genre de transport. C’était pourquoi, à ce moment précis, une arche sans commune mesure avec celle de Noé, transportait des animaux d’Afrique à travers l’espace intersidéral.
- Ne râle pas Méthos ! Si tu avais affronté cet immortel plutôt que de vouloir le fuir, tu ne serais pas là en ce moment.
- A ce propos, tu ne m’as pas dit comment tu t’étais retrouvé dans cette galère, toi ? demanda Méthos.
- C’est personnel ! lâcha Mac d’un ton qui signifiait que cette conversation était terminée.
Méthos venait de se lever et avalait une banane en guise de petit déjeuner. Il en avait chipé quelques unes réservées aux singes, supportant de moins en moins la nourriture vulcaine. Soudain, la voix du commandant Spock sortant de l’intercom le fit sursauter et un morceau de banane atterrit sur son caleçon, seul vêtement qu’il portait alors.
- Docteur ! Vous êtes demandé d’urgence niveau 3, secteur 5 !
Méthos poussa un soupir de contrariété et frottant le morceau de banane sur son sous-vêtement. Puis il s’habilla en deux minutes et se dirigea vers l’endroit indiqué tout en pestant contre MacLeod.
- Manquerait plus qu’une girafe ait attrapé un mal de gorge ! marmonna-t-il en pénétrant dans l’un des hangars qui contenaient les animaux.
Il fut soulagé de constaté que ce n’était pas la section des fauves. L’idée de soigner une rage de dent à un lion ne l’enchantait pas vraiment. Duncan se trouvait avec deux membres vulcains de l’équipage, un homme et une femme, et regardait à l’intérieur d’une cage.
- Qu’est-ce qui se passe Mac ? Une tortue nous fait une crise de vélocité ? demanda Méthos moqueur.
Duncan ne répliqua pas, mais un sourire narquois fleurit sur ses lèvres. Ce sourire ne rassura pas Méthos.
- Non, le problème vient de là, reprit Mac en montrant l’enclos des éléphants.
Là, deux pachydermes sous tranquillisant pour que la traversée ne les stresse pas trop, étaient collés l’un à l’autre. Pourtant Méthos remarqua immédiatement la déchirure sur le flanc de la femelle, sans doute imputable à une défense de son congénère et au manque de place. Méthos poussa un soupir de lassitude, puis il attrapa la trousse de soin et pénétra dans l’enclos. Il poussa le mâle qui s’écarta doucement de sa compagne et l’immortel entreprit de désinfecter et cicatriser la plaie grâce à un laser.
Mais alors qu’il remettait son matériel à sa place, l’intervention finie, l’éléphant voulut se tourner et bouscula Méthos dont l’attention était absorbée par son rangement. Déséquilibré, il bascula et se retrouva sur les fesses. Sa première réaction fut de se relever afin de ne pas prendre un autre coup, mais il ne fut pas assez rapide. Une grande partie du précédent repas de l’animal atterrit non loin de lui et il reçut sur ses vêtements une part non négligeable des excréments.
- Non de d..., lâcha Méthos.
Et lorsqu’il sortit enfin de la cage, Duncan s’écarta de lui en se pinçant ostensiblement le nez.
- L’odeur me rappelle quelque chose…, dit Duncan en essayant de ne pas rire.
- Un truc qu’ils servent à manger ici ? demanda Méthos en français pour ne pas vexer leurs hôtes vulcains qui restaient parfaitement stoïques malgré la situation.
- Genre le truc qui ressemble à de la soupe à l’oignon ? répliqua Mac n’appréciant pas plus que son ami la nourriture vulcaine mais qui s’en accommodait mieux. Non, en fait j’ai senti la même chose en passant devant l’enclos des phacochères.
- Crétin !
- Allez, déshabilles-toi ! dit Mac en demandant aux vulcains présents d’aller lui chercher de quoi se changer.
Méthos allait refuser quand il vit la jeune vulcaine s’éloigner. Il ôta alors son polo et son pantalon qu’un système automatique de ramassage fit rapidement disparaître.
- Joli le caleçon ! s’exclama soudain Duncan. Je ne te voyais pas porter des petits cœurs sur les fesses !
- C’est… un cadeau de Saint Valentin ! Et arrête de rire, je suis sûr qu’Amanda t’a fait porter pire.
Le sourire de Duncan se figea en repensant à ce que sa maîtresse lui avait fait endurer. Malgré tout, il se rendait compte qu’elle lui manquait, même s’ils se retrouvaient régulièrement tous les cinquante ou soixante ans.
- J’espère que le vêtement de rechange ne va pas tarder, dit Méthos en s’appuyant contre l’une des cages.
- Ne me dis pas que tu as froid ? Il fait au moins 30° ici !
- Non, mais l’exhibitionnisme n’est pas …
Et l’immortel se figea avant d’avoir pu finir sa phrase. Il sentit soudain quelque chose de furtif frôler ses fesses et il s’écarta promptement de son appui. Mais cette fois encore, il ne fut pas assez rapide. Une petite main velue avait attrapée le haut de son caleçon.
- DUNCAN ! hurla Méthos qui sentait le sous-vêtement tiré vers le bas.
Mais l’écossais était tellement plié en deux de rire qu’il n’eut pas le temps d’intervenir avant que le tissu ne cède. Le second vulcain réussit à effrayer le petit singe qui se replia dans le fond de la cage, non sans emporter son butin avec lui.
Le premier réflexe de Méthos fut de mettre ses mains devant son intimité. A poil avec juste ses chaussures au milieu d’un hangar d’animaux en permanence surveillés par des caméras. Même dans ses pires cauchemars, le plus ancien des immortels n’avait jamais envisagé une telle situation. Il se tourna de vers la cage pour voir son « agresseur » et découvrit un petit singe vervet en train de sucer avec délice le bout de tissu.
- Dis-donc, tu l’as parfumé à quoi ton cadeau de Saint Valentin ? s’étonna Duncan devant le comportement de l’animal.
Méthos sembla un instant surpris lui aussi avant de se rappeler.
- La banane !
- Quoi ! s’indigna Mac. Je t’ai pourtant dis que tu n’avais pas le droit d’y toucher. La nourriture des animaux a été calculée au plus juste. Eh, mais qu’est-ce que tu as sur la fesse ?
- Comment ça « qu’est-ce que j’ai » ? s’affola Méthos.
- On dirait… un tatouage !
- Ah, ça ? Comme si tu ne le savais pas !
- Tu ne m’en as jamais parlé et depuis mille ans qu’on se connaît c’est la première fois que je vois cette partie de ton anatomie. D’ailleurs comment tu as fait ça ?
- Je ne sais pas, je ne m’en rappelle pas. Ça date d’avant…
Méthos n’alla pas lui loin. Mac avait compris qu’il parlait de son immortalité et même si la conversation était toujours en français, langue bien évidemment incomprise par le vulcain présent, il préférait ne pas y faire allusion ouvertement.
- Je me demande ce que ça représente ? dit Dunan en s’accroupissant derrière Méthos et en fixant le tatouage.
- Je n’en ai pas la moindre idée, d’accord. Alors si tu pouvais arrêter de fixer mes fesses ! s’emporta l’ancien.
- Arrêtes de gigoter, j’arrive pas à voir ! On dirait… un dragon. Ça existait les dragons à cette époque ?
Mais ce n’était sans doute pas un bon jour pour Méthos et le mauvais rêve semblait de pas vouloir cesser. Un mouvement dans son champ de vision et il tourna la tête pour voir la jeune vulcaine revenir avec de quoi le vêtir. Si elle ne marqua ni gêne si surprise, Méthos sentit le rouge lui monter aux joues et il se plaqua un peu plus contre la cage des primates. A cet instant il aurait voulu disparaître au fond d’un trou noir.
Et comme si deux vulcains en train de reluquer ses fesses, sans compter un immortel qui se prétendait son ami en faisant autant, ça ne suffisait pas, le petit singe facétieux s’approcha de lui après avoir abandonné le caleçon nettoyé par ses soins de toutes traces de banane.
- Toi, si tu t’approches je te préviens, j’aurai ton scalp, marmonna Méthos.
Intrigué par ces paroles, Duncan se redressa pour voir à qui s’adressait son ami quand il vit le petit animal approcher, hésiter, faire un pas et s’arrêter de nouveau. Encore à deux bons mètres de l’immortel, il poussa des petits cris stridents et tendit une main.
- Maintenant qu’il y a gouté, il veut le reste de la banane, dit Mac.
- Oui, ben il aura qu’à attendre son prochain dîner ! Je n’ai plus rien, et au sens propre du terme, d’ailleurs ! s’énerva Méthos.
- J’espère qu’il n’y avait du fruit que sur l’extérieur de ton caleçon… il semble très affamé et très griffu aussi.
Le plus ancien des immortels avala sa salive et resserra les mains sur son intimité. Il hésitait à se retourner face aux deux vulcains, en fait, surtout face à la jeune femme, où à prendre le risque de voir le petit singe vervet venir planter ses crocs dans la partie masculine de son anatomie. En plus, il semblait bien que l’écossais n’avait pas l’intention de lui facilité la tache, il s’amusait bien trop pour cela.
Finalement, Méthos inspira un grand coup et se retourna, faisant face aux vulcains. « Après tout on survit à un moment de honte » pensa-t-il « surtout qu’il ne reste… que deux mois de voyage ». Le plus ancien des immortels tendit une main vers la jeune femme qui lui donna le vêtement. Il pensa se retourner pour s’habiller, mais changea d’avis. Puisque on en était là, autant aller jusqu’au bout. Méthos retira sa seconde main de son entre-jambe et entreprit de se vêtir, sans précipitation. Puis une fois la combinaison d’un technicien qu’on lui avait donné, enfilée, il se tourna vers Duncan et demanda en intergalactique, langue permettant la communication entre une bonne partie des peuples de l’espace :
- S’il n’y a pas d’autre bobo à soigner…
Puis revenant un instant au français à l’attention de Duncan, il compléta :
- … je vais aller me jeter dans vide spatial et attendre le prochain vaisseau !
Et sans un mot de plus, il se dirigea vers la sortie du hangar.
Méthos n’avait pas bougé de sa cabine depuis deux jours et il en avait même refusé l’accès à Duncan, envoyant promener l’écossais qui avait tenté de s’excuser. L’ancien n’était plus fâché contre son ami, l’avait-il d’ailleurs jamais été ? mais il voulait le faire cogiter. Et puis l’idée de se retrouver nez-à-nez avec une certaine personne du sexe opposé le perturbait un peu. Avec de la chance, il pourrait passer le reste du voyage enfermé là, si toutefois la ménagerie y mettait du sien et voulait bien se tenir tranquille jusqu’à bon port.
Mais non, il était dit qu’il n’aurait pas cette chance, quand il entendit l’intercom sonner annonçant un visiteur. Il se demanda un instant s’il allait laisser ou non entrer Duncan cette fois-ci. Pourtant, ce ne fut pas la voix du Highlander qu’il entendit.
- Docteur ?
- Je ne suis pas là ! ne put s’empêcher de répondre Méthos.
- Un message du commandant !
Méthos inspira un grand coup. Il aurait bien voulu faire comme s’il n’avait rien entendu, mais il n’était qu’un hôte sur ce vaisseau et comme tous les autres, aux ordres du seul maître à bord, le commandant Spock. Il appuya sur la commande de l’ouverture de la porte et s’assit sur le lit où il était précédemment allongé. Mais ce à quoi il ne s’était pas attendu, c’était que le messager en question fut la jeune vulcaine présente lors de l’incident du caleçon. Méthos se leva d’un coup comme s’il avait été propulsé par un ressort, se sentant rougir de façon incontrôlable.
- Désolé pour le mensonge, dit-elle soudain, mais monsieur MacLeod m’avait certifié que vous n’ouvririez pas. Et comme je ne savais pas comment vous rendre votre bien…
Et sans laisser le temps à l’immortel de répondre, elle sortit de sa poche le caleçon aux petits cœurs de Méthos, dans un état parfait, complètement remis à neuf. L’immortel sentit une intense chaleur l’envahir et pensa que même le dragon tatoué sur sa fesse avait dû virer à l’écarlate.
- Pourquoi ? parvint-il à articuler.
- Pour que vous le remettiez, répondit la jeune femme d’un ton neutre.
- Pourquoi ? insista l’immortel qui ne comprenait pas.
- Parce que j’aurai ainsi tout le loisir de vous le retirer, laissa tomber la jeune femme en commençant à descendre la fermeture de son uniforme, laissant apparaître une peau laiteuse, promesse d’une nuit des plus volcaniques.
FIN