Réalisé par Peter Weir
Avec Jim Sturgess, Ed Harris, Saoirse Ronan
Titre original : The Way Back
Long-métrage américain . Genre : Aventure , Drame
Durée : 02h14min Année de production : 2010
Synopsis :
En 1940, une petite troupe de prisonniers décide de s’évader d’un camp de travail sibérien.
Pour ces hommes venus de tous les horizons, s’échapper de cet enfer ne sera que le début de l’aventure…
Ensemble, ils vont parcourir plus de 10 000 kilomètres, à travers la toundra sibérienne glacée, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi puis les sommets de l’Himalaya pour franchir la Grande Muraille de Chine.
Certains s’arrêteront en chemin, d’autres ne survivront pas aux épreuves. L’Inde - alors sous contrôle anglais - est le but ultime.
Mais la route est longue, les rencontres risquées, les conditions physiques épouvantables, et chacun a ses secrets…
mon avis :
Les premières minutes nous poste le film à un moment de l’histoire où les Hommes en guerre n’hésitent pas à torturer leurs semblables. Puis, on arrive au Goulag, et le discours du maître des lieux explique que la prison n’est pas le bâtiment où ils se trouvent mais la nature qui les entoure et que les habitants des alentours qui ont une prime lorsqu’ils livrent un évadé.
Pourtant, quelques hommes vont relever le défit, préférant mourir libre.
Des paysages à couper le souffle. L’évasion de ce groupe d’hommes est absolument incroyable. Partir des milieux glacials de Sibérie pour retrouver les terres accueillantes de la Chine. La première partie du leur périple nous offre des images somptueuses des terres enneigées. Le froid et les tempêtes de neige nous rappellent que la nature est reine en son domaine. Les habitations sont bien peu nombreuses, les conditions de vie semblent très difficiles. Puis, ils traversent une zone de marécages et ce sont les moustiques qui viennent les tourmenter. Ensuite, le désert et ses chaleurs arides…. J’avais l’impression que la nature avait eu le premier rôle du film, si belle et si cruelle. Un grand merci au National géographique
Le voyage semblait longuet diront certains. Je suis assez d’accord. Ils ont traversé des épreuves difficiles, et le film nous restitue au mieux la lenteur pesante de leur voyage. Les difficultés physiques, nombreuses, font partie de leur quotidien et leur volonté ne vient pas à bout de tous leurs maux. Malgré l’effondrement de certains, ils n’ont pas le choix et doivent avancer. (Le thème de la mort est traité très simplement, et leur peine nous touche.)
Au fil du temps, les liens se tissent. J’ai trouvé cet aspect social intéressant. Ces hommes qui avaient appris à en dire le moins se retrouvent à traverser une partie du monde sans savoir quoique ce soit sur leur compagnon de voyage. Il est étonnant qu’une petite femme, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, arrive à délier les langues. C’est l’une des rares scènes qui fasse sourire.
Lors de cette évasion, les hommes souffrent de la faim, de la soif, de maladie. La traversée du désert de Gobi, qui semble avoir été le plus difficile pour eux, peut être par le fait qu’ils étaient déjà à bout de force avant d’y arriver.
- Spoiler:
On s’y attarde sur des passages simples, où la joie l’emporte sur la souffrance. J’ai aimé entendre « mais il n’y a pas d’oiseau dans un mirage » et les voir se jeter sur le puits, et rester quelques temps à côté prenant plaisir à se reposer avec cette eau pour les rafraîchir. J’ai aussi aimé les voir plaisanter en mangeant du serpent au goût de poulet. Mais la plupart des images sont très dures telles que boire de la boue pour survivre ou essuyer une tempête de sable et y perdre toutes les provisions d’eau.
Lors de ce périple, on voit des Hommes qui se soutiennent et s’entraident. Partageant la nourriture, la boisson, se motivant les uns les autres, la nature humaine dans ce qu’elle a de meilleur. C’est si rare que le sujet soit ainsi traité, et nous démontre que des personnes ayant été en prison sont tout de même capable du meilleur.
Pour ce qui est des acteurs. Ils sont tous simplement parfaits. Leurs jeux restent simples et les échanges de regards en disent plus que de longs discours. Ed Harris porte le film par son interprétation d’homme au caractère fort qui souffrira autant que les autres et aura aussi envie d’abandonner. Saoirse Ronan, qui m’avait fait une excellente impression dans Lovely bones, nous livre un personnage plein de vie que le long chemin finira par fatiguer. Collin Farrell me surprend de plus en plus. Jim Sturgess qui apporte sa connaissance du terrain sait rester humble devant cette nature. Les autres membres du groupe apporte aussi de l’humanité et de la douceur, que ce soit le dessinateur, le comique, tous trouvent leur place dans le groupe, en restant simple. Pas d’action démesurée, juste des gestes simples que chacun connaît.
Que se soit les visages souffrant du grand froids ou au contraire les corps ne supportant plus la chaleur, j’ai aussi trouvé que les maquillages étaient exceptionnels. La bande son était en harmonie totale avec les passages du film.
Le film manque peut être un peu d’action. J’aurais aimé voir l’évasion ou la lutte pour sortir l’animal des sables mouvants. Mais peut être que ces passages auraient cassé le rythme de l’histoire.
Ce ne sont pas nos fusils, nos chiens ou nos barbelés qui vous retiennent.
C’est la Sibérie tout entière qui est votre prison.