Mon dernier coup de coeur ciné en date, c'est ce film.
ARUNDHATI est une film telugu entre horreur et fantasy, qui s'il n'est pas parfait sur le plan technique (effets spéciaux moyens) mais une histoire originale (particulièrement de superbes flash-backs) et des personnages attachants : je suis tout particulièrement faaaan de l'héroine qui ferait une immortelle d'enfer (je songe à m'inspirer d'elle pour un perso si j'ai le temps).
RESUME
Tout commence avec les préparatifs festifs par l'ancienne famille royale de Gadwal du mariage d'Arundathi, première fille née depuis 3 générations. C'est là que la jeune femme apprend, de la bouche de la plus ancienne servante de la maison, le passé glorieux de sa grand-mère, également prénommée Arundathi, reine de Gadwal, adorée en son temps à l'égal d'une déesse.
(Flash Back) Arundathi était la cadette du roi. Déjà enfant, elle était douée d'une force d'esprit inégalée, et particulièrement admirée pour ses talents en danse, peinture et arts de la guerre (épééée !). Le peuple l'aimait énormément, la surnommant Jejamma, d'après la déesse tutélaire du royaume. Sa soeur ainée était plus faible qu'elle, et le roi l'avait mariée au fils de sa soeur, Pashupati, un homme sans conscience, violent, qui ne goutait qu'à une chose : les femmes (tandis que sa mère aspirait au pouvoir pour lui). Un jour Pashupati croisa la route de la professeur de danse d'Arundathi, une danseuse aveugle de Bénarès. Attiré par sa beauté il l'agressa et la tua, après quoi la soeur d'Arundathi se suicida. Arundathi, avec l'aval du roi, fit attacher son beau-frère à un cheval qui le traina dans la campagne.
Tout le monde croyait Pashupati mort et s'en réjouissait. Mais il n'en était rien. Il avait été recueilli et soigné par des Sadhus Agoris (ermites très liés au domaine funéraire) et avait appris d'eux la maitrise des arts tantriques (par des formules octroyées par les dieux au terme de longues méditations tu peux déchiqueter ton ennemi sans le toucher par exemple).
Plusieurs années plus tard, le jour du mariage d'Arundathi, Pashupati décide de se venger et entre de force dans le fort de Gadwal. Arundathi parvient à le maitriser par une danse spéciale que lui avait enseignée sa professeur, mais le laisse en vie car Pashupati n'est plus tout à fait humain et s'il mourrait avec un désir inachevé, son âme resterait dans le royaume et terroriserait la population. Arundathi le rend incapable de parler (donc de prononcer des forumules tantriques), et fait ériger un tombeau autour de lui, avec de nombreuses amulettes et sacrifices rudras et agni (au feu). Le fort de Gadwal devient sa tombe, le temps passe.
Mais une épidémie s'abat sur le royaume, Pashupati en est la cause. Arundathi s'en va visiter tout les sages du Pays pour savoir que faire. Un sage du peuple des montagnes lui donne la réponse : elle doit mourir pour que Pashupati puisse être un jour anéanti... Arundathi abandonne le trône et se sacrifie, non sans avoir fait la promesse de revenir, en se réincarnant dans la première fille de la famille. Elle demande aux sadhus de lui donner une mort douloureuse pour que le désir de revanche nourrisse sa prochaine réincarnation. Après sa mort, les sadhus font de ses os et de ses cheveux une arme qui sera capable d'anéantir Pashupati.
Ainsi Arundathi comprend elle qu'elle est la réincarnation de la reine, et qu'elle doit détruire Pashupati, qui a réussi à échapper à sa prison et ne rêve que de vengeance sur son ancêtre. Aidée de la servante et d'Anwar, un musulman qui pratique des exorcismes, elle part à la recherche de l'arme, et tente de protéger sa famille par tous les moyens tout en faisant face à son ennemi qui la pourchasse et se joue d'elle.
J'ai beaucoup aimé toute l'histoire avec les flash-backs, et les tentatives de Pashupati de "jouer" aux chat et à la souris avec Arundathi. La musique est très réussi dans l'ensemble, surtout la chanson Jejamma, et l'histoire me plait parce que ça change des concepts américains ultra-classiques, c'est vraiment lié aux croyances indiennes (sadhus, tantras, réincarnation...). Ce que j'adore tout particulièrement c'est ce personnage fort, une femme, et dieu sait que c'est rare en Inde de voir un film centré sur une femme !
ARUNDHATI
PASHUPATI
Pitchoune garde rapprochée de Methos
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Sujet: Re: Arundhati Ven 29 Oct - 23:10
Je ne suis pas fan du cinéma indien, mais les images et le sénario donnent envie. Et que dire de la vidéo^^ Effectivement on retrouve des éléments communs avec HL.
Némésis Pré immortel(le)
Messages : 520
Sujet: Re: Arundhati Sam 30 Oct - 0:57
Il n'y a pas qu'un genre dans le cinéma indien, outre le massala classique qui mélange actions/romance/humour/drame (pour que tout le monde trouve son compte dans le film, femme, homme et enfants), on trouve des films très noirs (surtout dans les années 70/80), des films d'auteurs qui traitent de sujets de société (le terrorisme, les conflits religieux, la femme, les castes etc), des films historiques etc
Je te mets la vidéo quand elle fait face à Pashupati venu se venger le jour de son mariage et qu'elle l'entrave grâce à sa danse (dans le même genre que la danse de Zang Ziyi dans Le secret des poignards volants si tu connais) :
La chanson est en rapport avec ce qui se passe avec un clin d'oeil marqué à la mythologie hindoue : "Ô Débauché, les vagues font écho, le rythme des percussions mortelles , mon âme intérieure, les vagues de la revanche frappent et battent avec vengeance."
" Puis-je chanter la chanson du désespoir, puis-je interpréter la danse de la mort ? Quand les ténèbres cernent de toutes parts, dans le feu déchainé des harems et de l'esclavage, il est venu le temps des mauvaises augures, la mauvaise fortune a suivi, la mort chasse sa proie, la durée de la vie raccourcit, Cette agonie ne s'achèvera qu'avec ma mort. " (cette partie de la chanson laisse présager ce qui va advenir après avec l'épidémie dans le royaume et le sacrifice d'Arundhati).
" Le Seigneur Brahma lui-même ne peut changer le destin qu'il a écrit, Si tu dévies de la voie juste (le Dharma), Dieu te punira, Il ne sert à rien de mettre à défi sa Destinée, il faut le savoir, Le démon Raavan est mort pour avoir désiré la déesse Sita (épouse de Rama dans le Ramayana) les désirs maléfiques ne sont jamais exaucés, Jouer avec l'honneur d'une femme peut être dangereux; (parce que Pashupati désire Arundhati) En tant que femme je chante la fin de ton existence, le démon périra ; la déesse aux huit bras, Durga, te mettra en pièces. De même que la rage d'une femme se transforme en un feu enragé et indomptable, (clin d'oeil à Sita qui se jette dans le feu à la fin du Ramayana ?), De même le feu enragé de la féminité exige un sacrifice, Ta mort rapide. "
Je vais me déguiser en elle pour Halloween , j'ai à peu près la même robe qu'elle a dans cette vidéo, j'ajoute le visage peint au curcuma (jaune), un large tikka rond sur le front, les yeux noircis au khol, plein de bracelets et autres bijoux et peut etre du henné sur les mains, et me manque plus que l'épée !
Cixi Impératrice
Messages : 2905
Sujet: Re: Arundhati Ven 17 Déc - 20:06
J'ai commencé à le regarder mais en VO, cela me gêne énormément Mais les images sont vraiment très belles, merci Némi.
Némésis Pré immortel(le)
Messages : 520
Sujet: Re: Arundhati Sam 18 Déc - 17:41
Contente que tu trouves le film beau, ils ont fait un de ces boulot ! ^^ A la limite je te dirais de regarder surtout la partie flash-back, c'est la plus belle. La vieille nourrice raconte à la jeune fille l'histoire de son arrière-grand mère, Arundhati, dont elle est la réincarnation; puis de la lutte entre Arundhati et son beau frère, Pashupati.