- Encore une minute, dit le Docteur à Rose.
- Et on attend quoi exactement ? demanda la jeune femme cachée derrière une poubelle avec le Docteur.
- Lui ! répondit le Seigneur du Temps.
Méthos déboucha en courant dans la ruelle et s’arrêta net en voyant la très british « POLICE BOX » plantée en plein cœur de Paris. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler où il l’avait déjà vu, quelques secondes de trop. Il sentit de nouveau la présence de son poursuivant, un immortel qui en voulait à sa tête. Méthos connaissait l’homme de réputation et n’était pas du tout certain de pouvoir le vaincre. La fuite lui avait semblée la meilleure solution. Mais là, il était acculé, l’objet bouchant la ruelle. En désespoir de cause, il ouvrit la porte et s’engouffra dans la cabine.
- A nous, dit le docteur en entraînant Rose à l’intérieur juste au moment où l’autre immortel déboulait dans la ruelle.
Méthos, encore abasourdi par ce qu’il voyait à l’intérieur de cette petite cabine, se fit bousculer par le couple. Il reconnut immédiatement l’homme lorsque celui-ci se précipita vers la console. Il voulut parler, mais il y eut une secousse brutale et il fut projeter contre la paroi. Méthos se redressa alors que l’endroit où il se trouvait semblait retrouver sa stabilité.
- Le Docteur ! s’exclama-t-il.
- Lui-même cher docteur, répondit l’interpellé.
- C’est un Seigneur du Temps aussi ? demanda Rose. Je croyais que vous étiez le seul ?
- Non, c’est un immortel et un médecin, enfin, il l’était il y a deux siècles.
- Qui êtes-vous et comment pouvez-vous être là ? dit Méthos cherchant à reprendre contenance devant ce qui semblait impossible.
- Tout dépend où est le « là » ! répondit le Docteur énigmatique et se précipitant pour ouvrir les portes du Tardis.
Le spectacle qui s’offrait aux deux humains était grandiose. Ils étaient tout simplement en train d’assister à la naissance du système solaire.
- Oups ! s’exclama le Docteur. J’ai pas vraiment eu le temps d’affiner la programmation. Faut dire que vous étiez un peu en retard. Il a bien failli vous avoir.
- Qui êtes-vous ? redemanda Méthos prenant le docteur par les épaules et en le faisant pivoter face à lui pour retenir son attention.
- Je suis un voyageur du temps qui vous a enlevé parce que le combat qui vous alliez mener allait être votre dernier, Méthos !
- Les voyages dans le temps n’existent pas ! asséna l’immortel un peu déstabilisé par le fait qu’il l’ai appelé « Méthos ». Ça n’a jamais été prouvé !
- Et l’immortalité ? Les humains l’ont-ils officiellement reconnue ? le contra le Docteur. Mais je m’attendais à un peu moins de scepticisme de la part du doyen de l’humanité.
- Admettons que j’accepte ce… cette énormité, qu’est-ce que je fais là ? demanda l’immortel.
- Je vous sauve la vie !
- Si vous aviez une idée de qui j’étais, vous ne l’auriez peut-être pas fait ! s’exclama l’ancien.
Le Docteur se précipita vers la console en criant un « Accrochez-vous » et fit à nouveau basculer le Tardis dans un couloir du temps. Lorsque l’engin se stabilisa, il alla ouvrir les portes et s’écarta pour laisser Méthos voir la scène.
- Je sais qui vous êtes, où qui vous avez été !
La cabine s’était matérialisée sur une colline et dans la vallée en contrebas ses trois occupants pouvaient voir un village de tentes en feu, des corps mutilés jonchant le sol et quatre cavaliers masqués achevant les blessés. Méthos recula de quelques pas sous le choc. Il reconnaissait parfaitement l’endroit, le peuple de Cassandra et la scène qu’il voyait avait réellement eut lieu. Le Docteur referma les portes et se tourna vers l’immortel.
- Alors pourquoi m’avoir sauvé ? demanda Méthos encore secoué.
- Parce qu’il ne doit en rester qu’un ! répondit le Docteur tout joyeux en se dirigeant à nouveau vers les commandes de son vaisseau.
- Pourquoi moi…, commença Méthos avant de se faire secouer par le déplacement du Tardis.
Et de nouveau l’engin retrouva sa stabilité. Le Docteur se précipita vers l’immortel, l’attrapa par un bras et le projeta presque hors de la cabine.
- Deux choses, votre adversaire est ambidextre, il change son épée de main en permanence et d’autre part, il cache un poignard dans sa manche droite !
Méthos vit les portes se refermer, la cabine se dématérialiser, juste avant de ressentir la présence d’un immortel, de son immortel. Il était revenu à son point de départ et le combat était maintenant inévitable.
- Je croyais qu’il ne fallait pas modifier le cours de l’histoire ? demanda Rose au Docteur.
- Sauf pour des petites choses, répliqua-t-il.
- S’il est si insignifiant, pourquoi vouloir à tout prix le sauver, lui ? insista la jeune femme.
- Oh ! Peut-être parce qu’il doit sauver l’humanité, répondit le Docteur presque distraitement.
- Je ne comprends pas !
- Chaque immortel depuis la nuit des temps cherche à être le dernier pour un prix dont aucun ne sait réellement ce qu’il est. Lui, il ne veut pas de ce prix, il veut juste vivre. Mais dans milles ans, il lui faudra sauver cette planète et pour ça, il devra avoir ce prix.
- Alors pourquoi ne pas l’emmener directement à ce moment-là ?
- Parce qu’entre temps il doit combattre et apprendre.
- Ça lui laisse le temps de se faire tuer plus d’une fois, lâcha Rose sceptique.
- C’est pour ça que je suis là ! C’est pour ça que je veille sur lui…