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Je me suis toujours demandée ce que j'éprouverai en te revoyant
Par Cixi
Défi FRM - mars 2010
Milles merci à Mr PyF de m'avoir aidé en Bêta
Elle le gifla
- Tu avais dit : "Je reviens"
- Mon Amour, je suis là, lui-dit-il, assez peu surpris par cette gifle.
- Quinze ans, c’était il y a quinze ans.
- Tu es en colère, je comprends, Amour .
- Comment peux-tu m’appeler comme ça ?
- Ce n’est pas parce que nous ne nous sommes pas vus depuis tant d’années que je ne peux plus t’appeler ainsi.
- C’est bien ce que j’étais à une époque. Certaines choses sont immuables, pas celle-là, dit elle se retournant pour partir.
- Amour, dit-il avec une petite moue qui se voulait attendrissante.
- Sors de ma vie.
Elle quitta la salle des machines, en claquant la porte. Les larmes aux yeux, le cœur meurtri, elle avançait rapidement vers le quartier des officiers avant qu’un membre de l’équipage ne la surprenne dans cet état.
Ils s’étaient quittés sur le quai d’embarquement quelques années auparavant, avant le trou noir. Il devait la rejoindre, elle l’a tant attendu. Et aujourd’hui, il est là, devant elle, comme s’ils s’étaient vus le matin. Quel culot cet homme ! Quel culot ! Comme elle aimait ce culot, et ses yeux qui pétillaient en la regardant, et ce sourire, ce merveilleux sourire… Non, elle ne devait pas craquer. Plus elle avançait, plus ses pas ralentissaient, au point de s’arrêter. Elle s’appuya sur le mur, caressant le pendentif girafe qu’il lui avait offert pour la St Valentin. Elle était seule dans le passage C qui mène à l’armurerie. Elle s’assit un moment pour réfléchir. Après tout, pourquoi ne pas craquer ? Elle était seule en ce moment, ils se connaissaient depuis si longtemps, ils ont même vécus ensemble, et elle l’aimait toujours… elle l’aimerait toujours.
Elle fit demi-tour pour retourner auprès de lui, elle alla à ses quartiers, de l’autre côté du vaisseau.
Elle frappa. Il ouvrit.
Il était sorti de la douche hâtivement. Si bien qu'il ouvrit, encore trempé, simplement vêtu d’un boxer enfilé trop rapidement et laissant apparaître un bout de son fessier droit. Ses cheveux laissaient encore glisser des gouttes d’eau le long de son corps musclé. Il se tenait debout dans l’encadrement de la porte, les mains posées sur le mur au dessus de lui. A chacune de ses respirations, les muscles de son torse se contractaient et se décontractaient laissant les gouttes d’eau glisser jusqu’au sol. Ils n’avaient pas besoin de parler, leurs regards suffisaient pour se comprendre.
- Tu n’as pas changé, dit-elle
- Les gens comme nous ne changent pas.
Il la laissa entrer. Elle ferma la porte derrière elle et s’appuya dessus, les mains dans le dos. Elle voulait lui faire des reproches mais le plaisir de le retrouver était si intense que ses yeux mouillés la trahissaient.
Il lui prit le bras pour la rapprocher de lui. Elle baissa la tête pour éviter son regard.
- Ne me coupe pas, s'il-te-plait. C’est difficile pour moi de te dire tout ça. Il est vrai que je me souviens de nous avec tendresse, de notre complicité, de tout. Une femme n’oublie jamais son premier amour….
Le son de sa voix baissait peu à peu, elle chuchotait presque. Son cœur battait la chamade, sa respiration s’accélérait.
Il la regardait dans les yeux avec un sourire de satisfaction. Il devait la rejoindre plus tôt mais il s’était perdu dans la flotte en essayant de la retrouver, Spock n’aurait pas mis moins de temps à faire les vaisseaux un à un à sa recherche. Cette merveilleuse rousse qu’il avait tant aimée était venue à lui. Peut-être pas pour reprendre là où ils s’étaient arrêtés mais au moins la discussion entre eux avait repris. Il la sentait se confier à lui, leur complicité ne s’était pas totalement envolée. Il sentait le désir monter en lui, et surtout en elle. Sa main toucha la sienne. Cet instant furtif n’était pas volontaire, mais il savait ce geste inconscient si révélateur. Son esprit se mit à vagabonder, à repenser à tous leurs moments tendres. Il se rappelait la douceur de ses mains posées sur lui, l’agilité de son corps pour l’enlacer elle aussi. Il n’écoutait pas un mot, il s’imaginait déjà la prendre dans ses bras, avec passion et coller ses lèvres aux siennes. Il avait retrouvé la femme de sa vie, et rien d’autre ne comptait. Il se sentait si bien, il était si heureux.
- METHOS, tu m’écoutes ?
- Excuse-moi Amour. Tu sais, la situation est un peu gênante pour moi. Je ne t’attendais pas.
- Tu n’as jamais été un pro du ménage, je n’y ai pas fait attention.
- Je parlais de ma tenue
- Non, rassure-toi, le boxer moulant en couleur léopard est toujours à la mode. Et tu le portes toujours aussi bien, dit-elle avec un regard très coquin dirigé sur la seule partie cachée de son anatomie. Mais là n’est pas la question. Qu’en penses-tu ?
C’était tout elle. Methos lui avouait ne pas avoir suivi son discours et elle lui demandait son avis. Elle avait un don pour rendre une situation gênante encore plus gênante. Vite, il devait réfléchir vite. Lui dire qu’il n’avait pas écouté et l’énerver… non…. trouver autre chose…. Vite…. Vite…. Lui dire oui, je suis d’accord…. C’est bien ça …. Non, il risque d’accepter n’importe quelle idiotie…. Vite… trouver quelque chose….
- Mon pauvre chou, c’était plus fort que moi. Tout va bien, c’était une mauvaise blague. Et elle souriait.
- Peux-tu me faire un petit résumé ? demanda-t-il soulagé et penaud.
- Un petit résumé ? Je te parle de mes sentiments depuis plus d’une demi-heure et tu me demandes un PETIT RESUME.
- Excuse-moi Amour. Mon esprit s’est emporté lorsque j’ai senti ta main caresser la mienne. Je me suis surpris à repenser à la fête du Shlurb sur Caprica, quelle merveilleuse fête. Tu te rappelles ? On avait fait une course de tortue ce jour-là.
- Non, dit-elle en rougissant
- Et surtout quel merveilleux réveil à tes côtés. On s’était éclipsé juste avant la soupe à l’oignon, notre première nuit, notre…
- Arrête ! Tu as toujours été incapable de te concentrer sur une discussion sérieuse.
Ses yeux le regardaient avec tant d’amour, ces quelques mots réveillaient en elle tant de souvenirs.
- En RESUME, poursuivit-elle, je suis amoureuse d’un souvenir. Oublions tout.
- Bien, ça me va, dit-il en prenant une grande inspiration.
Il la lâcha brusquement et se dirigea vers la table, esquivant une banane tombée sur le sol au milieu de tant d’autres choses qui n’auraient jamais dû se trouver là. Il se tourna vers elle et dit simplement :
- Bonjour Mademoiselle, vous venez pour mon massage ?
- Tu n’as toujours été qu’un crétin des Alpes.
Exaspérée, elle se tourna pour sortir de la pièce. Mais il la retint, lui attrapant un bras. Methos posa sa main si douce sur le bas de sa nuque et son pouce lui caressait la joue. Elle fermait les yeux et se laissait aller. Elle soupirait. Des soupirs de bonheur, d’excitation comme elle n’en avaient pas ressentis depuis longtemps.
- Ecoute, tu proposes de faire comme si on ne se connaissait pas, tu vois bien que c’est impossible. Surtout après tout ce que l’on a traversé ensemble.
- C’est vrai que c’est ridicule. Surtout que sans toi j’aurais perdu mon scalp à New New York. Tu m’as sauvé la vie tellement de fois.
- New New York, dit-il songeur. Je me rappelle comment tu m’as remercié…...
- On ne peut pas tout effacer. Ce sont de bons souvenirs.
- Oui, de très bons souvenirs. Notre rencontre sur Pegasus, la veille du voyage dans l’espace intersidéral était merveilleuse.
Elle sentit ses lèvres se poser sur les siennes et sa bouche s’entrouvrit légèrement. Elle posa sa main délicatement sur ses pectoraux alors qu’il l’enlaçait. Elle se sentait si bien, entourée de tant de force et profitant de tellement de tendresse.
FIN