Le Faux Rhum de Methos
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Le Faux Rhum de Methos


 
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 Buzzzzzz

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Atalante
garde rapprochée de Methos
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Atalante


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MessageSujet: Buzzzzzz   Buzzzzzz EmptyDim 26 Déc - 11:40

Buzzzz


« Il y a dans cette histoire de nombreux moustiques. Ils volent, ils tournoient, ils zzzzzzzzzzzzzzéent. Ils agacent, ils incommodent, ils piquent, ils suçotent les habitants du gros bourg envahi par l’été. »
Ainsi commence le livre que Methos vient de recevoir après l’avoir commandé sur Internet. Il s’est installé bien confortablement, son fauteuil favori judicieusement positionné devant la fenêtre pour profiter de la brise sans être incommodé par le soleil, les pieds sur un coin de la table basse sans oublier un coussin sous les chevilles, un verre de jus de tomate bien frais relevé d’une pointe de paprika à portée de main, dans la radio un CD calme en boucle, la télécommande et le téléphone accessibles sans se lever, pas de visite prévue ni de corvée en attente bref, tout est prêt pour une bonne séance de lecture. Tout ? Non, car un élément perturbateur échappe encore et toujours à l’harmonie tranquille.
Lui aussi vole, tournoi, zzz(etc)é, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il agace et incommode. Alors un journal remplace le verre dans la main de l’Immortel dérangé, mais les quelques coups lancés dans le vide ne sont guère efficaces. Certes, s’il se fait piquer le bouton aura disparu en quelques minutes, mais c’est une toute petite bête bien envahissante. Methos tente alors d’oublier l’intrus, il se concentre sur les mots, se focalise jusque sur les lettres, se perd dans le point d’un i, mais rien à faire, le sens lui échappe, emporté dans le bourdonnement qui le nargue et l’exaspère.
Soudain il craque, repose le livre d’un geste rageur et part en chasse, ne manque plus que le chien, la main crispée sur le programme de télé roulé serré. Hop, sur le buffet, hop, la vitre – elle résiste de justesse – hop, la bibliothèque, c’est un vrai marathon… A chaque fois, avec une rapidité déconcertante tenant plus de la prescience que des réflexes semble-t-il, le moustique malvenu esquive le coup et s’en va bourdonner un plus haut, un peu plus loin.
A bout de souffle et de patience, Methos reprend son livre et va s’enfermer dans le garde-manger. Pas confortable, mais le monstre infernal ne l’y a pas suivi.

Autre jour, autre livre… même moustique. Sa présence est intolérable, et il y a plus que son vrombissement miniature, il y a ce savoir qu’il est là, qu’il tourne et qu’il vire, qu’il… - splat ! Ça, il l’a bien cherché. Bon, d’accord ça fait une belle tache sur le papier peint, c’est qu’il est mastard le bougre, mais au moins le lecteur est tranquille.

Autre jour, autre livre, autre moustique. Rrrraaah ! C’est la guerre chimique cette fois. Sale engeance ! Il est aussi gros que celui d’hier mais à force de gazer la pièce tant et plus, le plus ancien des hommes finit par le faire disparaître lamentablement derrière un meuble avant de fuir, les yeux larmoyants et les poumons brûlants. La douleur passe bien sûr très rapidement, mais la pièce empoisonnée est condamnée une bonne heure. Tant pis.


Chaque jour le manège reprend. Chaque jour un moustique d’adoption se promène dans la belle demeure décorée d’objets de toutes époques, de tous lieux. A force le lecteur maîtrise les outils, le jet de gaz est précis, la tapette impitoyable, le papier collant pile dans le courant ascendant… Mais chaque jour un moustique revient. Un gros moustique, agile, à la présence intolérablement tangible, qui jamais ne le laisse tranquille un instant.
Il fait le tour du jardin, des pots de fleurs, des environs, s’assure que nulle part un reste d’eau croupie pourrait accueillir ces engeances. Il dépense des fortunes dans tous le pièges et les produits que la chimie et la technologie modernes sont capables de proposer, mais en vain. Il se renseigne sur l'ordre des Diptères et le sous-ordre des Nématocères, cette mais savoir que les « individus aux antennes longues et fines à multiples articles dont les femelles possèdent de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur » ne le renseigne guère sur ses adversaires, dont il n’identifie même pas l’espèce exacte parmi les trois mille cinq cent vingt six décrites par Harbach & Kitching, avec les Anophelinae (quatre cent soixante seize espèces) et les Culicinae (trois mille cinquante espèces) de quarante quatre genres, auxquels il faut rajouter cent cinquante six sous espèces..

Methos s’acharne, il refuse de céder le terrain, de quitter son bureau si confortable. Il a tenu tête aux cohortes de Troie, aux légions de Rome, aux Visigoths, aux Anglais, aux Prussiens, à assez de chasseurs de têtes pour constituer une armée, il ne va pas capituler devant des ennemis gros comme un ongle, tout de même !
Mais un doute s’insinue en lui un peu plus chaque jour, chaque pschitt de bombe, chaque coup de tapette. Des ennemis… ou un seul, semblable à lui dans son incommensurable différence ? Impossible, absurde, et pourtant.
Pourtant un matin il écrase une fois de plus son minuscule adversaire et au lieu de s’en débarrasser, il dépose la petite boulette rougeâtre sur une feuille de papier en la collant d’un bout de chewing-gum, saisit une loupe et observe. Un moustique immortel, quelle est la probabilité ? Il y a bien le chat de Claudius Gaius, certes, et la souris dont lui a parlé McLeod, mais ce sont au moins des mammifères, des êtres somme toute proches… Comment un moustique survivrait-il aux oiseaux, aux autres bestioles, à tout ! Mais le doute est levé lorsque les ailes membraneuses retrouvent petit à petit leur délicatesse intacte, que l’abdomen de chitine se reforme, que les pattes se redéploient, que les antennes se remettent à vibrer. D’un geste vif, la créature est enfermée sous un verre retourné.
C’est peut-être un cas unique, une curiosité extraordinaire, mais c’est avant tout pour le lecteur des siècles une nuisance éternelle. Au moins, lui sait ce qui l’en débarrassera une fois pour toute. Il envisage un instant de prendre son épée en une forme de respect, mais comment trancher un cou quand le corps est plus fin que le fil de la lame ? Une pince à épiler sera plus triviale, mais plus efficace.

Coinçant les ailes diaphanes et quelques pattes sous le rebord du verre, il saisit délicatement la tête alien aux yeux multiples en forme de lune entre les fins doigts de métal de la pince. S’il ressentait bien un quasi-buzz, verra-t-il une étincelle de quickening ? Ce serait amusant. Un mouvement du poignet d’un millimètre suffira à le vérifier, victoire insignifiante sur un adversaire méprisable.



Duncan MacLeod et Amanda écartent sur leur passage les poutres calcinées, ramassent et rejettent des restes de vaisselle, des tranches de livres aux pages consumées, des plantes renversées débordantes de terreau et ce tas de plastique et de verre là, est-ce une télévision, un écran d’ordinateur ? Difficile à dire, la demeure s’est effondrée, embrasée, sous une tempête intérieure digne de la colère d’un dieu antique.
Ils découvrent enfin le corps de leur ami lecteur sous un reste de bureau, dans ce qui semble avoir été l’épicentre du cataclysme. Il respire bien entendu, mais ne bouge pas. Les yeux grands ouverts dans le vide, une expression indéchiffrable sur ses traits tendus, il est tétanisé. Plus que jamais son visage ressemble aux statues grecques dont il fut le modèle.
- Dis-donc, sacré quickening… lance l’un MacLeod en cherchant des yeux le corps et la tête du perdant. Mais qu’est-ce qu’il a ?
- J’ai déjà vu ça, répond Amanda qui s’est agenouillée auprès de l’homme catatonique et l’examine attentivement. Un tout jeune élève de Claude Deverreux a un jour volé le quickening d’un Nabatéen, je ne sais plus son nom. Avec l’écart d’âge, le choc l’a mis K.O. pendant pas mal de temps.
Leurs regards se croisent, agrandis par l’étonnement à mesure qu’ils réalisent ce que cela implique. Leur ami était réputé le plus ancien d’entre eux, qui pouvait avoir un quickening assez puissant pour le mettre dans cet état ?

Methos n’a pas toujours bougé, il est probable qu’il n’est pas près de le faire. Derrière ses yeux perdus dans le vague des images étrangement déformées défilent, souvent vides de sens et surtout privées des émotions qui en font pourtant toujours partie. Des hommes sauvages. Des forêts étranges. Des animaux couverts d’une épaisse fourrure. D’immenses créatures à écailles, tricératops et autres lézards terribles.
Un quickening vieux de 172 millions d’années, voilà qui va être dur à absorber.

FIN
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Pitchoune
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MessageSujet: Re: Buzzzzzz   Buzzzzzz EmptyLun 31 Jan - 18:32

Alors le début du texte est un peu long je trouve et manquait d’intérêt jusqu’à ce qu’arrive l’idée qu’un moustique puisse être immortel. Et là, tout bascule dans ton histoire et ça devient vraiment plus marrant !! Et à bien y réfléchir, je me demanda s’il n’y pas un peu de vérité dans tout cela, car ce moustique là, moi aussi je l'ai déjà rencontré !!

Citation :
dont il n’identifie même pas l’espèce exacte parmi les trois mille cinq cent vingt six décrites par Harbach & Kitching, avec les Anophelinae (quatre cent soixante seize espèces) et les Culicinae (trois mille cinquante espèces) de quarante quatre genres, auxquels il faut rajouter cent cinquante six sous espèces..
Merci pour la leçon ^^

Citation :
Methos s’acharne, il refuse de céder le terrain, de quitter son bureau si confortable. Il a tenu tête aux cohortes de Troie, aux légions de Rome, aux Visigoths, aux Anglais, aux Prussiens, à assez de chasseurs de têtes pour constituer une armée, il ne va pas capituler devant des ennemis gros comme un ongle, tout de même !
LOL ce serait un comble quand même !

Citation :
Un quickening vieux de 172 millions d’années, voilà qui va être dur à absorber.
Alors celle-là, je ne l’avais pas vu venir, mais j'adore l'idée ^^


PS: Ah et ça serait Fred l'auteur que ça ne m'étonnerait pas !!!
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